Il y a des anniversaires que l’on ne souhaite pas toujours célébrer. Tel est le cas de l’incendie de Notre-Dame de Paris. Cependant, on ne peut oublier la mobilisation exceptionnelle des secours, ainsi que l’élan de générosité internationale à l’origine de 833 millions d’euros en faveur de la restauration. Deux ans après, où en est l’enquête ? Comment progressent les travaux ?
Nous commémorons cette semaine l’anniversaire de l’incendie de Notre-Dame de Paris. Très abîmée par les flammes, la pollution et les fuites d’eau, la bâtisse a su résister en s’appuyant sur le poids conséquent de son héritage culturel. Acte de malveillance ou simple accident, les causes du sinistre restent toujours à déterminer par la justice. De nombreux éléments sont en cours d’expertise avant de parvenir à une conclusion formelle.
Si la remarquable mobilisation des secours a permis de préserver une grande partie de l’édifice et de son contenu séculaire, ce drame soulève la question de l’évaluation et de la restauration d’un patrimoine souvent irremplaçable. Cette partie complexe de l'activité des sinistres d'assurance a interpellé Michel Honoré, directeur Sedgwick France fine art, qui explique : « travailler sur un objet inestimable ayant une valeur sentimentale exige des professionnels des sinistres qu'ils restent sensibles à la dimension historique, spirituelle ou sentimentale de l'objet lors de l'évaluation de la valeur et de la communication des recommandations finales. »
Avancée des travaux
Aujourd’hui, le bâtiment et ses abords demeurent inaccessibles au public. Les travaux progressent malgré un ralentissement causé par la crise sanitaire : une phase de sécurisation, comprenant le démantèlement de l’échafaudage qui avait en partie fondu au-dessus du monument, est essentielle avant d’initier sa restauration. Deux des 24 chapelles de la cathédrale ont déjà été rénovées. La charpente d’origine en bois sera reconstruite à l’identique, tout comme la flèche élaborée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Le parvis, propriété de la ville, sera aussi aménagé dans un nouvel environnement plus végétalisé, centré sur la visibilité des lieux et une meilleure circulation des visiteurs.
Architectes, artisans et plus de 35 entreprises sont à pied d’œuvre pour redorer l’emblème historique de la capitale. Emmanuel Macron a fixé en 2019 un calendrier quinquennal à ce chantier de grande ampleur. Le général Jean-Louis Georgelin, président de l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale, a réaffirmé récemment que ce délai sera respecté. A ce titre, le pays a hâte de célébrer une première messe dans la nef le 16 avril 2024.